Découverte d'une autre culture: Ingrid à Montréal, Les appels téléphoniques

Crédit photo: http://www.pixabay.com

Coo-Mon n'est pas seulement des accessoires, c'est est aussi une histoire de découverte et d’acceptation de la culture de l’autre.

---

Après avoir compris qu’au Canada, il ne fait pas froid 365 jours sur 365 (lire ma précédente publication sur le sujet ici…), j’ai fait face à un autre défi : les appels téléphoniques.

Si vous connaissiez mes parents, vous comprendriez facilement pourquoi les appeler est une priorité numéro 1. Je les appelle (bien sûr quand ils ne peuvent pas entendre) « papa et maman poule ».

Pour que vous compreniez de quoi je parle, laissez-moi vous raconter une petite anecdote. Un jour, alors que j’étais au secondaire, nous avons eu une sortie scolaire et à l’époque, le cellulaire n’existait pas dans mon pays. Notre autobus étant tombé en panne, nous sommes revenus très tard sans que je n’aie pu prévenir à temps mes parents. Une fois rentrée, mon père m’attendait à l’entrée de la maison et ma mère au bord de la grande voie (à environ 10 minutes de marche de chez moi). Je ne l’ai pas vue en rentrant car j‘avais pris un autre chemin. Mon père m’a sommée d’aller la chercher et m’a dit que c’était la dernière fois qu’il payait pour une sortie scolaire car il ne pouvait pas dépenser son argent et stresser autant.

Vous comprenez donc qu’une fois arrivée au Québec après 24 heures de voyage et 2 avions, il devenait urgent pour moi de les appeler, et pas seulement une fois mais le plus souvent possible.

Avant de venir, je m’étais dit que je prendrais un abonnement cellulaire pour être souvent joignable par eux. Mais j’ai dû revenir rapidement à la réalité. Une première chose qui m’a étonnée est que les cellulaires n’étaient pas aussi utilisés ici qu’au Bénin. En comparant les deux villes, Montréal et Cotonou, c’était deux réalités vraiment différentes. À Cotonou, nous avions plus de cellulaires (et même plusieurs par personne parfois, à raison d’un cellulaire par réseau) que de téléphones résidentiels. À Montréal, c’était plutôt plus de téléphones résidentiels que de cellulaires. Il faut dire que quand je suis venue à Montréal, les téléphones intelligents n’étaient pas encore la norme.

Ce qui m’a le plus découragée? Si je prenais un abonnement de téléphone cellulaire et que quelqu’un m’appelait, nous devions payer tous les deux. Exemple : pour un téléphone cellulaire qui fonctionne par carte de recharge, les deux personnes engagées dans la communication utilisent chacune leur crédit. S’il s’agit d’un forfait fonctionnant avec des minutes, les deux personnes perdent des minutes.

Mon raisonnement fut simple : pourquoi devrais-je payer si je suis tranquille dans mon coin et que quelqu’un m’appelle? Et le plus surprenant est que quand je n’ai plus de crédit de recharge, le système dira à l’appelant que l’on ne peut pas me joindre. Alors qu’à Cotonou, seul l’appelant paye l’appel et quand l’on n’a plus de crédit sur son téléphone, on peut toujours continuer à recevoir des appels mais on ne peut pas en émettre.

Dans ce contexte, je n’ai pas pris de téléphone cellulaire et j’ai dit à ma mère que si elle voulait me joindre plus souvent, elle allait devoir m’acheter un téléphone cellulaire tandis que je me chargerais de l’abonnement à un forfait. Mes parents m’appelaient donc sur mon téléphone résidentiel. Sauf que compte tenu du décalage horaire - 5 ou 6 heures de plus qu’à Montréal dépendamment de la période de l’année - ils me contactaient autour de 6 heures du matin pour être sûrs de me joindre. Vous imaginez bien que quand on répond à des appels à 6 heures du matin, on n’a pas le même ton de voix qu’à midi. Ils ont probablement paniqué un certain nombre de fois en croyant que je leur cachais quelque chose car ma voix était moins enjouée.

Après 2 ans à ce rythme, ma mère m’a envoyé un cellulaire et j’ai pris un abonnement cellulaire.

Souvent lorsque l’on quitte un pays africain pour l’Europe ou l’Amérique, on pense à tort que tout y est rose et beau. C’est le cas pour certaines situations, mais pas pour tout … Chaque pays a ses réalités. Un monde idéal n’existe pas, surtout que l’idéal pour l’un, n’est pas l’idéal pour l’autre. Deux cultures équivalent à deux réalités différentes, un peu comme deux frères ou deux sœurs élevé.e.s  par les mêmes parents mais qui ont des comportements différents liés à leurs personnalités respectives.

En somme, nous évoluons tous sur une même planète, mais avec des rites et cultures différents. Mon objectif à travers Coo-Mon est de faire découvrir différentes cultures à travers les textiles, de façon à pouvoir apprendre à connaître les autres.

À bientôt pour une autre découverte…

 

 
 
Ingrid, Fondatrice de Coo-Mon Accessoires et Cultures

Ecrire un commentaire

Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés